Originaire de Dunkerque, Frank Seguin s’est imposé comme une figure incontournable du photojournalisme sportif. Depuis 2008, il dirige la section photo de L’Équipe, supervisant aussi bien le quotidien que l’hebdomadaire, le site internet, la télévision, ainsi que les publications France Football et Vélo Magazine. Son itinéraire professionnel et son regard sur le sport sont mis en lumière dans l’ouvrage Regards de sport, paru aux éditions Ramsay.
Je me souviens de mon enfance à Dunkerque, où ma mère m’envoyait à la piscine Paul Asseman malgré le froid hivernal, pensant que cela me fortifierait. Bien que réticent au début, je finissais par adorer nager. Cette passion m’a conduit à pratiquer la natation en compétition et à obtenir des diplômes de plongée. À 17 ans, j’ai rejoint la Marine pour trois ans, mais cela n’a pas éteint mon désir d’aventure.
C’est alors que j’ai décidé de devenir photographe. Ma première expérience significative fut comme « photographe filmeur » dans une station de ski. Ce travail m’a aidé à surmonter ma timidité et à découvrir la montagne. Novice en ski à 23 ans, je me suis lancé dans ce sport avec la même audace que dans la photographie. Pendant trois ans, j’ai alterné entre le ski l’hiver et le golf et le deltaplane l’été.
Un jour, en dévalant les pistes, j’ai eu la révélation que la photographie sportive était ma vocation. Une opportunité de réaliser des photos pour un livre sur le surf m’a ouvert les portes du milieu éditorial parisien, où j’ai déménagé pour poursuivre ma carrière. Je me rappelle aussi la fierté ressentie lorsqu’un professeur d’EPS m’a choisi pour une course de relais, me rappelant les sensations des compétitions de natation de ma jeunesse.
« Je vis avec la peur constante de manquer le cliché parfait »
Franck seguin
Aujourd’hui rédacteur en chef de la photo à L’Équipe, Franck Seguin supervise aussi bien le quotidien que l’hebdomadaire, le site internet, la télévision, ainsi que les publications France Football et Vélo Magazine. Malgré ses responsabilités de rédacteur en chef, il n’hésite pas à retourner sur le terrain pour couvrir les plus grands événements ou s’investir dans des reportages approfondis. Il est resté proche de son premier amour, la mer. Franck Seguin a notamment beaucoup documenté la plongé en apnée. Bien sûr ! Voici une reformulation :
Les clichés saisissants qu’il a rapportés des profondeurs marines à travers le globe lui ont valu de nombreux éloges. Sa photographie de Guillaume Néry, alors âgé de 24 ans, en pleine préparation pour une tentative de record du monde d’apnée au large de Nice, a remporté le premier prix dans la catégorie Sports Feature lors du prestigieux concours World Press Photo en 2007.
Quand on travaille sous l’eau, tout devient plus compliqué. Vous devez vous concentrer sur plusieurs choses à la fois : la façon dont vous respirez, la façon dont vous nagez, la façon dont vous manipulez un appareil photo et un objectif à l’intérieur d’un boîtier subaquatique et tous ces paramètres rendent le travail plus difficile. Votre temps est limité, vous devez donc absolument bien vous préparer pour une plongée et avoir une vision nette de ce que vous allez prendre en termes d’images. Vous ne pouvez pas vous permettre de compter sur la chance.
En 2024, à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, Franck Seguin a pu réaliser l’un de ses rêves de toujours : capturer le fameux « touch » à l’arrivée d’une course de natation, ce moment où deux nageurs se départagent à la touche. C’est grâce à un système inédit de boîtier sous-marin télécommandé qu’il a pu réaliser ce cliché déjà culte.
En tant que photographe de sport, je vis avec la peur constante de manquer le cliché parfait. Je ne cherche pas toujours la plus belle image, mais celle qui raconte le mieux l’événement. J’aborde chaque reportage avec une image en tête, même si les circonstances ne permettent pas toujours de la réaliser. Aux Jeux olympiques, j’avais imaginé une arrivée serrée pour Léon Marchand. Lors de la finale du 200 m papillon, j’ai positionné mon appareil sous-marin pour capturer ce moment. Mon intuition s’est avérée juste, immortalisant la remontée spectaculaire de Marchand face à son rival hongrois Kristof Milak.
Lisez aussi